Nous avons en général plus conscience de nos envies que de nos besoins, et nous avons l’art, à coup de petits arrangements avec nous-mêmes qui nous fournissent les justifications nécessaires sur un plateau, de transformer les premières en secondes.
La plupart du temps, tout cela n’a rien de problématique.
Cependant, parfois, la confusion entre les deux génère des incompréhensions de nous-mêmes qui nous poussent à céder à l’envie sans voir le besoin, et par voie de conséquence sans le satisfaire.
Or, les besoins non comblés sont à l’origine des émotions négatives qui lorsqu’elles s’emmêlent ou prennent un peu trop d’ampleur, mènent tout droit au mal-être, à l’anxiété chronique, à l’agressivité latente, au repli sur soi ou encore à un peu tout ça à la fois. L’étape suivante peut être le stress ou le burnout.
Inversement, répondre à ses besoins ne tue pas l’envie, mais la clarifie et abaisse le seuil de satisfaction, le rendant plus accessible et plus nourrissant.
C'est également un moyen de gagner en sérénité, en plaisir de vivre et de renforcer l’estime et la confiance en soi. Ce qui nous permet d’agir dans le sens de la création de davantage de bien-être tant sur le plan personnel et/ou professionnel.
Quelles sont les définitions des mots «Besoin» et «Envie»?
Le besoin - selon le dictionnaire est défini comme une “Exigence née d’un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique” [ou à l’existence].
Les besoins renvoient à des manques qui nuisent au bien-être en général. D’abord à la survie, et par extension, au bien-être. Car si les hommes des cavernes avaient besoin de sécurité quand ils mettaient le nez dehors, nous avons aujourd’hui relativement peu de chances de tomber sur un ours en sortant de chez soi (à moins d’être un chasseur Pyrénéen, mais c’est une autre histoire).
L'envie – selon le même dictionnaire est défini comme le “Désir d’avoir ou de faire quelque chose”.
Les envies sont le plus souvent des moyens de combler les besoins, ou du moins ce qui est perçu – potentiellement à tort – comme un besoin. Nous voyons souvent ces envies comme des sources de motivation alors que ce sont les besoins que nous comblons qui sont la véritable motivation.
Par exemple :
Ainsi l’envie d’une promotion, derrière l’envie d’avoir plus de responsabilités, peut cacher un besoin de reconnaissance tout autant qu’un besoin de stimulation ou d’accomplissement de soi.
Autre exemple : ce 4X4 ou ces vacances aux Seychelles dont vous rêvez peut-être, ne correspondent en aucun cas à un besoin, mais à une envie. Le besoin derrière est peut-être celui de se reposer ou de se déplacer, qui se traduit par ce désir plutôt qu’un autre.
Et cela change tout. Car les envies frisent parfois avec le compensatoire, comme une faible estime de soi qui va croître voir se solidifier, à tort, grâce à la promotion ou au 4×4. L’envie aveugle alors le besoin, et si ce dernier n’est pas comblé, c’est l’insatisfaction qui prend le relais, puis le risque de l’insatisfaction chronique, on tend alors vers le toujours plus, la surenchère ou la surconsommation pour satisfaire l'envie mais sans combler le besoin réel qui se cache derrière.
Pour illustrer mon propos prenons l'exemple de la nourriture : Dans la nature, les animaux s’auto-régulent et ne sont pas obèses. Ils répondent simplement à leurs besoins. Faisons nous la même chose ?
Pourquoi cette confusion entre besoin et envie ?
A notre décharge, selon le psychologue Jean Gameau, “Nous sommes mal équipés à cet égard parce que nous ne recevons aucune éducation en ce domaine. Personne ne semble juger utile de nous indiquer quels sont nos besoins importants. On nous parle volontiers de nos devoirs, de nos droits, de la façon de nous comporter en public, mais rarement des besoins auxquels il nous faut répondre pour assurer notre survie psychique. Lorsqu’on nous parle de cette dimension de notre vie, c’est la plupart du temps pour nous sensibiliser à nos besoins physiques de base comme la soif et la faim, particulièrement à l’importance de suivre les règles d’une saine alimentation.”
Nous laissons la plupart du temps le soin aux autres de décider pour nous : la société, les médias, les entreprises, les managers etc., et la crise sanitaire (Covid 19 et variants) et ses conséquences directes et indirectes n'arrangent rien et risque de favoriser à outrance les émotions négatives, le stress, les risques psychosociaux, la sur consommation ou les schémas collectifs indifférents aux besoins des êtres humains que nous sommes ; ce qui explique l' augmentation constante du mal être et des burnout.
Répondre à ses besoins fondamentaux, les combler dans la mesure du possible, renforce ainsi le bien-être et l’estime de soi, le sentiment général de satisfaction et donc de produire le sentiment d’être plus heureux.ses et plus épanoui.e.s.
N'est ce pas ce que nous cherchons tous ? Alors pourquoi s'en priver et s'en couper ?
La bonne nouvelle ?
Nous pouvons y remédier en étant à l'écoute de soi pour identifier les besoins insatisfaits et mettre en œuvre des plans d’action pour les combler, nous libérons alors dans notre esprit tout cet espace pollué par la frustration et le stress de ces besoins négligés. Nous sommes alors plus sereins et disposons de plus d’énergie à investir dans les projets qui nous tiennent à cœur, plutôt que de la gâcher dans des tentatives vaines de “contrôle” des émotions négatives.
Comment s'y retrouver et réconcilier envie et besoin ?
Il ne s’agit bien entendu pas de renoncer à toutes ses envies, mais de reconnaître les besoins qui s’expriment à travers elles pour nous assurer que nous les satisfaisons.
De ce fait, certaines envies « compensatoires » vont s’amoindrir, et d’autres, qui nous paraissent des moyens solides de combler nos besoins, vont s’affirmer.
C'est à ce moment là que l'on commence à produire, plutôt qu’à induire, le sentiment d’être heureux.se.
Si vous identifiez l’envie comme un moyen véritable (et non compensatoire) de satisfaire un besoin, alors autant l’accueillir et y répondre! Vous n'êtes en effet pas obligé de vous contenter d'une petite voiture alors que vous préférez une voiture plus grosse. Ou encore de passer vos vacances chez vos parents ou beaux-parents alors que vous révez de voyager sous d'autres lieux (je vous l'accorde, moins facile aujourd'hui avec la Covid 19 mais c'est momentané ou alors on apprend à voyager différemment avec plus de précautions mais c'est une autre histoire!). Pas plus que vous n'êtes condamné à faire un job que vous n'aimez pas ou subalterne alors que vous avez un goût prononcé pour les responsabilités ou pour un tout autre domaine.
A l'inverse, nous sommes également très nombreux.ses. à nous priver de moyens de satisfaire nos besoins en vivant sous la contrainte d’injonctions héritées de l’enfance, comme les messages contraignants, ou de systèmes de croyances construits à coup d’excès de principes moraux, religieux, éducatifs. Les IL FAUT, JE DOIS et autres drivers etc.
Et parfois, on s'y perd totalement, on s'oublie, on se déconnecte de ses propres besoins, on ne les connait pas ; on le fait parce que c'est bon ou politiquement correct de le faire, mais sur le long terme cela peut devenir vite un cauchemar : virer à la dépression, voir jusqu'au burn out. (Je le sais pour l'avoir vécu).
Comme par exemple vouloir accéder à des postes élevés “parce que c’est dans l’ordre des choses”, parce que c’est l’image qu’on a hérité de la réussite, alors qu’on se verrait bien mener une carrière paisible à un poste intermédiaire, c’est aussi un moyen de ne pas écouter ses besoins.
Et si on passait maintenant à la pratique avec un mini coaching ?
Comment se ré-approprier ses propres besoins et ses envies ?
Le champ des besoins est vaste, autant dans la vie personnelle que professionnelle et les deux ont l’art de jouer les vases communicants, aussi je vous invite à mener votre réflexion sur vos besoins dans le domaine qui est le plus important pour vous actuellement : peut être s'agit il du travail et notamment du télétravail plus généralisé en raison de la pandémie, de votre vie personnelle (familiale, affective, financière, santé ...) Cette méthode est transposable.
Une mise en garde tout de même: distinguer envies et besoins demande un regard sur soi à la fois bienveillant et non complaisant qui n’est pas toujours simple ou confortable.
Pour y voir plus clair : posez vous et répondez aux questions suivantes :
De quoi avez-vous envie, professionnellement ou personnellement?
A quel besoin correspond chacune de ces envies?
Quels seraient les moyens les plus efficaces de répondre à ce besoin?
Si votre envie en fait partie, alors transformez-là en objectif SMART = spécifique, mesurable, accessible / atteignable, réalisable et fixé dans le temps.
Si votre envie cache un besoin à combler autrement, explorez les options possibles, cherchez les solutions les plus adéquates et transformez-les en objectifs SMART.
Nous prenons en effet peu conscience de nos besoins et à force de les négliger et de ne pas y répondre, cela génére chez nous des émotions négatives et du stress. Apprendre à les satisfaire, c’est vous permettre de construire votre bien-être et votre évolution personnelle et ou professionnelle.
Quels sont donc nos besoins fondamentaux ?
La théorie de la motivation et des besoins établie par le psychologue Abraham Maslow nous montre que la façon dont nos besoins sont comblés -ou pas- est à l’origine de notre bien-être ou mal-être, de notre motivation, de notre épanouissement et de notre sentiment d’accomplissement de nous-mêmes. On peut résumer les besoins de Maslow de la façon suivante :
Besoins physiologiques: manger, boire dormir…
Besoins de protection et de sécurité: abri, ressources, sécurité physique, santé…y compris économiquement
Besoins d’intégration sociale: aimer, être aimé, avoir des amis, appartenir à un groupe…
Besoins d’estime: respect de soi et de l’autre, se sentir respecté, reconnaissance, autonomie, avoir des opinions, pouvoir exprimer ses idées…
Besoins d’accomplissement: apprendre, se former, créer, contribuer, philosopher…
Il en existe d’autres des théories sur les besoins mais celle-ci (souvent représenté sous forme de pyramide) est un point de départ intéressant et encore fréquemment utilisé. Nul doute que si vous parvenez à satisfaire ces besoins-là, les autres suivront facilement, autant en termes d’identification que de pistes pour les combler.
Comment les combler ?
Et bien par soi-même : Car comme de bien entendu, si on attend passivement on peut attendre longtemps leurs réalisations et elles ne vont pas se satisfaire d'elles même par le biais d'une baguette magique … nous ne sommes pas dans un conte de fée.
D’autant plus que ces besoins, si insuffisamment comblés, génèrent des émotions négatives – peur, colère, tristesse – relativement désagréables dont on se passerait bien. Et comme écrit précédemment, si ces émotions s’installent dans le temps sur une longue durée, le trop-plein mène tout droit au stress, la dépression voir jusqu'au burnout.
Les besoins génériques se traduisent par des désirs spécifiques qui peuvent être des moyens de les combler.
2 rappels, à toutes fins utiles:
Le degré de satisfaction de ces besoins ainsi que la (les) méthode(s) pour y parvenir ne sont ni universels, ni gravés dans le marbre : ils varient énormément d’une personne à l’autre, et vous seul(e) pouvez déterminer par quels désirs vos besoins, en particuliers professionnels, s’expriment.
Faire la distinction de vos besoins et de vos envies (qui ne sont pas à négliger non plus mais “J’ai besoin de manger” est différent de “j’ai envie de manger du chocolat”.) Le premier répond à un besoin physiologique, le second ne répond pas à un besoin mais à une envie de plaisir. Une envie peut être un moyen de combler un besoin ou l’illusion de ce moyen.
Mise en pratique "auto coaching" pour répondre à ses besoins : posez vous et répondez aux questions suivantes:
Sur une échelle de 1 à 10, où évaluez-vous votre degré de satisfaction dans chaque catégorie de besoins? Plus précisément comment s'exprime ce besoin, chez vous, et quel est votre degré de satisfaction par rapport à cette même échelle ?
Comment pouvez-vous travailler à satisfaire davantage ce besoin? Qu’avez-vous besoin d’apprendre, de développer pour mieux combler ce besoin? Quels aspects comblez vous de façon insuffisamment satisfaisante voir pas du tout ? Qu'est ce qui vous manque exactement ?
Sur quels talents et ressources internes (ou vos forces personnelles en psychologie positive) pouvez-vous vous appuyer pour mieux le combler?
Que pouvez-vous mettre en œuvre pour passer, par exemple, si on reprends l'échelle de 5 à 6? en ayant des objectifs SMART c'est à dire spécifiques, mesurables, accessibles / atteignables, réalisables et fixés dans le temps..
Prenez soin de vous et de vos besoins, garants de votre bien être.
Qu'avez vous pensez de mon article ? Cela vous éclaire t'-il ? Vous apporte t-il des clés ou une aide concrète ? Je vous invite à écrire vos commentaires à la fin de cet article dans mon blog afin que je puisse mieux vous aider. Et si celui-ci vous a plus, partagez le autour de vous.
Intéressé.e.s sur mes accompagnements avec la psychologie positive, pour en savoir plus et réserver mon offre découverte gratuite en un clic c'est ici https://www.wellness-focus.fr/services
Vous avez déjà fait appel à Wellness Focus, laissez moi votre avis en 5 sec en cliquant sur ce lien : https://g.page/wellness-focus/review
D'avance, merci pour vos actions, partages et commentaires.
Comments