Dans mon précèdent article, je vous parlais de l’intérêt d’un management bienveillant, d’une entreprise de demain qui serait plus humaniste et plus collaborative.
Concrètement, s'il y a bien un domaine dans lequel nous rêvons de bien-être, de qualité de vie, c'est bien dans le travail où nous passons 80% de notre temps. Autant s’y sentir bien.
Force est de constater que la réalité est tout autre face à l'avalanche de sollicitations de réunions, de mails, d'injonctions plus ou moins contradictoires … Comment ne pas se noyer ou se perdre dans cet océan de stress ?
En effet, dans certaines entreprises, le travail est régi par le tout “tout de suite”. Or ce flux tendu détruit l’humain : les collaborateurs.rices doivent constamment se réorganiser, se remettre en question, dans leur travail et leurs pratiques pour faire face à une succession d'impératifs, d’urgences, de demandes plus ou moins réalistes.
A cela se rajoute les “je n’ai pas le temps, suis débordé”, des heures à répétition et à rallonge : tout cela est considéré dans notre culture comme VALORISANT ! D’autant plus surprenant que lorsqu’on s’y attarde et observons les résultats, on constate un ralentissement, des pertes de temps et d’efficacité, jusqu’à saturation : sur-adaptation, sur-engagement, perte de sens et de repère etc. et c’est l’escalade jusqu’au burn-out. (J’ai moi-même travailler très longtemps dans ce type d’environnement et la corde a fini par rompre.)
Ces modes de fonctionnement paralysent et asphyxient le travail.
Comment en sortir ?
Voici 6 clés :
1. Eléanore Mounoud chercheuse de l’école CentraleSupélec et autrice avec Angela Minzoni de Faisons simple de A à Z “ recommande de prévoir des réserves de temps. C’est-à-dire d’accepter les détours, accepter de faire par moment des choses qui servent à construire la suite.
Trois temps peuvent coexister dans une journée :
Un pour une action immédiate,
Un destiné à la construction d'une vision commune,
Un consacré à l’anticipation des actions futures
2. Ecouter ses émotions et son corps : notre organisme et notre esprit nous envoient des signaux, en avoir conscience c'est se préserver pour rester ancré.e et centré.e et ne pas se laisser déborder/submerger par le travail. Bénéfique pour soi et pour le collectif, c’est un cercle vertueux. (voir précédents articles sur le sujet)
3. Poser ses limites, prendre du recul et de la hauteur pour ne pas se laisser engloutir ni engloutir notre entourage professionnel, la suite logique du point qui précède.
4. Limiter les temps improductifs et chronophages autant que possible : réunions à répétition longues et inutiles : elles sont destinées à valider ou prendre des décisions collectives et non pas à s’écouter parler ou se glorifier ou se plaindre de ... Il en est de même pour les mails et leur traitement même sentiment, les échanges virtuels illimités à tout moment = pollution psychologique = perte de temps et d’efficacité.
Apprendre à les limiter pour ne laisser que les informations strictement essentielles et non plus les prendre comme un mode d'échange et de communication pour tout ou rien (le monde du contrôle et de la justification ont la vie dure).
5. Prendre le temps de réfléchir, de penser lentement et ensemble (collaboratif) tout particulièrement en période de crise sans réagir par la peur qui est notre première réaction face au stress ou l’incertitude : Coopérer c'est faire avec (ni sans, ni contre), anticiper et se donner les moyens de construire ses ressources pour une action future. Pour que les gens soient en mesure de penser plus lentement en situation de peur il est nécessaire de les rendre autonomes, responsables de leur action et conscients de leur impact.
6. Préserver le sens et le questionnement. Certaines entreprises demandent à leurs salarié.e.s de ne pas réfléchir, de ne pas remettre en cause leurs décisions et de n’être que des exécutant.e.s. Néanmoins faut-il rappeler que nous sommes des humains et non des robots ? Qu’il est utile et bénéfique de se poser des questions sur le but, le sens de ce que nous réalisons ? Les relations sont-elles saines, les réunions sont-elles utiles ? Que sommes-nous en train de faire ? Comment, pourquoi et au nom de qui, de quoi ? Que doit-on faire et comment convient-il de le faire ?
Mes prochains articles porteront :
Sur des conseils pratiques pour réduire la pression
Des clés pour amorcer le changement
Le besoin de reconnaissance professionnel
Renforcer son sentiment de légitimité
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